Ce symposium s’intéresse aux conditions d’élaboration des programmes scolaires en histoire et en sciences humaines et sociales. Dans les sociétés qui, comme le Québec, sont marquées par une diversité à la fois culturelle et nationale, la légitimité du contenu des programmes est souvent remise en question sur la base d’un déficit en représentativité ou en inclusivité. Par exemple, le récent programme d’Histoire du Québec et du Canada est critiqué pour son manque de contenu à propos des anglophones québécois (Zanazanian et Gani, 2021). Pour répondre à ces préoccupations, il y a tout lieu de repenser les dispositifs institutionnels encadrant la construction des programmes scolaires. Qui sont les acteurs qui doivent y participer, et quelle forme devrait prendre cette élaboration ? Plusieurs perspectives critiques sur l’enseignement de l’histoire et des sciences humaines et sociales, de même que les droits éducatifs invitent à un réexamen de la manière dont les contenus des cours sont déterminés. Ce symposium se divise en deux axes de réflexion : 1) une étude des enjeux normatifs soulevés par la création de programmes scolaires et 2) une analyse des possibles mécanismes institutionnels de légitimation. Au croisement de l’éducation et de la philosophie politique, cette discussion vise à esquisser un cadre normatif pour l’élaboration de programmes scolaires dans les sociétés hautement diversifiées.