La tension entre histoire et mémoire reste irrésolue : portrait et propositions

Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Les formations à l’enseignement (initiales et continues)
Symposium
Résumé
Les réformes de l’enseignement de l’histoire proposées au 21e siècle sont confrontées à un paradoxe. D’un côté, les innovations de la didactique plaident pour des programmes axés sur l’habileté à problématiser, pour développer un regard réflexif sur le passé ; cette valorisation de la « pensée historique » se réclame souvent de l’opposition entre histoire et mémoire. D’un autre côté, les exigences du pluralisme multiplient les demandes de représentation des divers groupes sociaux dans le discours historique à l’école ; ces demandes, légitimes, puisent davantage dans le registre de la mémoire, tant par leurs objectifs que par leur argumentaire. Je soumettrai que les spécialistes de la didactique peinent à prendre acte de ce paradoxe. Pour orienter la réflexion, j’esquisserai un portrait empirique de cette difficulté, en deux temps. D’abord, je présenterai une analyse du discours tenu dans les médias, par des spécialistes en didactique et des membres de la société civile, sur la place de groupes minoritaires dans le programme d’histoire. Ensuite, je comparerai des propositions formulées lors de consultations, dont le comité Beauchemin–Fahmy-Eid. Je conclurai en évaluant la portée de tels échanges dans le contexte de l’actuelle réforme des mécanismes de révision des programmes au ministère de l’Éducation.
Auteur.e.s
Julien Prud'Homme
Université du Québec à Trois-Rivières - Canada

Julien Prud’homme est spécialisé en histoire et sociologie de l’expertise, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Il a publié Instruire, corriger, guérir ? (2018), sur l’histoire de la difficulté scolaire au Québec, et codirigé le livre Experts, sciences et sociétés (2018) avec François Claveau, un ouvrage de référence sur l’expertise comme phénomène social. Entre autres contributions aux politiques de l’éducation, il a participé au comité de travail sur l’enseignement de l’histoire (2014) et aux commissions parlementaires de 2016 et 2017 sur la fréquentation scolaire et sur la réforme des commissions scolaires. Ses chantiers actuels portent sur l’histoire des politiques de l’expertise en milieu scolaire, sur l’histoire de l’autisme et sur l’histoire des ordres professionnels au Québec. Il est professeur au département des sciences humaines de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ainsi que membre régulier du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) et du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST).

Antoine Rossignol
Université du Québec à Trois-Rivières - Canada

Antoine Rossignol est titulaire d'une maîtrise en études québécoises et poursuit des études doctorales en histoire à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Ses chantiers de recherche portent sur l'histoire de la société civile canadienne et la formation d'élites associatives du 19e au 21e siècle, notamment à travers le cas des politiques médicales.

Séance
C-V409
Heure
2023-05-05 14 h 30
Durée
20 minutes
Salle
Saint-Laurent 5