Bien que la réflexion soit considérée comme centrale dans la formation de futures personnes professionnelles de l’enseignement (Tardif et al., 2012), les pratiques de personnes formatrices qui visent un développement de cette compétence témoignent d’une mise en pratique parfois instable (Tardif et al., 2012). Dans le cadre d’une thèse doctorale à l’Université de Genève, nous nous sommes intéressés à la réflexion de personnes stagiaires durant les entretiens post-leçon avec leurs personnes formatrices. En portant les descripteurs de l’action didactique conjointe (Sensevy et Mercier, 2007) à un autre espace didactique que celui de la classe et en nous appuyant sur le cycle de réflexion de Dewey (1933), nous cherchons à décrire les attitudes et les actions des personnes chargées d’enseignement qui stimulent ou inhibent la réflexion des personnes formées. Concernant la présente communication, nous focaliserons sur le cas d’une personne formatrice dont la pratique peut s’apparenter à une pratique innovante dans le sens où cette dernière préalablement à l’entretien post-leçon, questionne la personne stagiaire sur des points spécifiques abordés durant les cours universitaires. Par la complémentarité de nos cadres théoriques et des entretiens d’explicitation (Vermersch, 2019) menés avec les deux acteurs, nous avons pu décrire les effets de cette pratique sur la réflexion de la personne stagiaire en question.