En Belgique francophone et à l’instar d’autres pays, notre système éducatif s’est lancé dans une réforme de la formation initiale (Décret, 2021) en proposant un remaniement fort : l’universitarisation de la formation et la co-diplomation entre les opérateurs de formation (Universités et Hautes Ecoles) incitant ceux-ci à organiser en collaboration de nouveaux curricula de formation donnant plus de place au terrain tout en renforçant l’articulation théorie-pratique. Les institutions de formation sont donc amenées à se positionner comme partenaires d’une co-diplomation inédite et à s’organiser pour co-construire des programmes de collaborations entre acteurs aux habitus différents (Gomes Da Silva, 2010 ; Leroux, 2019), lesquels seront poussés à définir collégialement leurs expertises dans la complémentarité (Van Nieuwenhoven et al., 2016). Cette réflexion sur le métier mobilise les rôles de chacun et bouscule les frontières identitaires (Kadourri, 2007 ; Perez-Roux et Maleyrot, 2015) et ce, principalement lors de l’accompagnement des stages, endroit privilégié de rencontres entre ces différents acteurs. Notre recherche qualitative tente, au moyen d’entretiens semi-directifs (Kallio et al., 2016) et de focus-groups (Duchesne et Haegel, 2008), de comprendre le sens que donnent les acteurs à cette réforme et la manière dont ils se réapproprient leurs rôles, notamment à travers l’accompagnement des stages et de l’articulation théorie-pratique.