L’Histoire des Beaux-Arts et de leur enseignement a vu nombre d’artistes posés en « Maîtres » enseigner leur pratique artistique à leurs apprentis. Au Québec, cette vision de l’enseignement des arts s’est terminée, du moins théoriquement, avec le rapport Parent (1962). Conséquemment, l’enseignement de l’art ne devait plus être vu comme étant une relation maître-apprenti, mais plutôt professeur-apprenant. On peut croire que ce changement de paradigme dans l’enseignement des arts au postsecondaire insinue que le professeur doit laisser de côté sa pratique artistique personnelle pour son enseignement. Pourtant, de nos jours, l’on attend tout le contraire de l’artiste-pédagogue enseignant au niveau postsecondaire. Comment peut-il alors ancrer son enseignement dans sa pratique artistique sans revenir à ce vieux modèle du maître-apprenti? Une façon d’atteindre ce but serait d’utiliser le témoignage comme méthodologie à la transposition des pratiques. « Dire » sa pratique pour mieux la comprendre et l’utiliser dans sa pédagogie. En ce sens, témoigner de sa pratique permettrait l’avènement d’une pédagogie artistique. Cette communication propose donc d’exposer les résultats d’une recherche menée à la maîtrise portant sur la transposition de son art dans sa pédagogie par une méthode de témoignage inscrit dans une théorisation-en-action (Masciotra, 1998) de sa pratique artistique.