Dans notre ouvrage sur la conscience historique des jeunes (Lévesque & Croteau, 2020), nous nous sommes penchés sur les orientations narratives des récits d’histoire tels que racontés par plus de 600 élèves participant à notre étude. Bien que nous ayons analysé en partie la structure même des contenus historiques, nous avons accordé dans note étude peu d’importance à la mise en récit, c’est à dire aux qualités qui font que les textes produits par les jeunes forment bel et bien une histoire, un récit au sens littéraire. Dans le cadre de cette analyse, nous cherchons donc à mettre au jour les moyens par lesquels les élèves ont compris la consigne de « raconter une histoire » et investi le rôle de narrateur. Car, selon nous, on ne peut véritablement enseigner l’histoire et ultimement former une « compétence narrative » que si l’on est en mesure de saisir la nature même du récit historique, avec les caractéristiques qui le distingue de d’autres formes littéraires. Pour ce faire, nous avons réexaminé une partie de notre corpus en étudiant la structure des récits à partir des travaux de Paul Ricœur sur la narration. La présentation permettra de proposer une schématisation de la narration historique à partir d'une relecture des récits produits par nos participants pour une adaptation dans le champs de la didactique de l'histoire.