Les enquêtes internationales, telles que l’enquête PISA, mettent en évidence que les élèves qui ont une ascendance migratoire ont en moyenne des performances scolaires plus faibles et des parcours scolaires plus difficiles que les élèves sans ascendance migratoire (OCDÉ, 2019). Ces constats ne doivent toutefois pas occulter la diversité des parcours de ces élèves. Il existe en effet des parcours que l’on peut qualifier d’atypiques, au sens de Lahire (1995), c’est-à-dire des parcours réussis, par-delà les déterminismes d’ordre ethniques et socioéconomiques. La littérature met en évidence de grandes causes pouvant expliquer cette diversité des parcours scolaires, où les facteurs endogènes et exogènes à l’école s’entremêlent, comme la discontinuité culturelle ou encore la discrimination systémique (Felouzis et al., 2015). La présente recherche s’intéresse à ces différences de parcours en adoptant comme angle d’approche le regard des jeunes d’origine immigrée sur l’institution scolaire. Cette dernière est appréhendée à travers ses agents que sont les enseignants, en faisant une focale sur le rôle des enseignants d’origine immigrée dans ces parcours scolaires. L’étude, menée en Belgique francophone, adopte une méthodologie qui croisera des analyses réalisées à partir des données PISA 2018 et des données qualitatives issues d’entretiens menés auprès de la population-cible.