Depuis 2019, le nombre d’élèves de l’enseignement fondamental en Belgique francophone cumulant 9 demi-journées ou plus d’absences injustifiées est en augmentation significative (Burgraff, 2021). Face à ce constat, un premier réflexe pourrait être de l’imputer à la crise sanitaire liée à la COVID-19. Néanmoins, la pandémie n’explique pas, à elle seule, cette hausse de l’absentéisme, dans la mesure où il s’agit ici d’absences injustifiées (ce qui exclut de facto les élèves malades ou en quarantaine). Bien que le lien entre absentéisme et décrochage ne soit pas automatique, l’absentéisme peut être vu à la fois comme un symptôme et un prédicteur du décrochage scolaire (Balfanz et al., 2012 ; Mac Iver & Messel, 2013). Par ailleurs, les élèves issus de l'immigration ont, en moyenne, plus tendance à s'absenter ou à décrocher que les élèves autochtones (Tanner-Smith & Wilson, 2013). Cette recherche vise, dans une approche herméneutique, à aller à la rencontre des familles d'origine immigrée avec au moins un enfant qui s'absente (de manière injustifiée) afin de comprendre ce qui justifie ces absences, quelle image de l'école est véhiculée par les acteurs concernés, quel sens revêt l’école pour ces familles. Les données issues d’entretiens seront analysées selon une approche écosystémique afin d’apporter une piste d’explication à l’absentéisme de ces enfants.