L’évolution sociétale conduit à une complexification du métier (Mukamurera, 2014). Doter les futurs enseignants (FE) d’une posture réflexive pourrait mieux les préparer. En Belgique francophone, le Décret (2000) insiste sur la réflexivité des FE mais laisse beaucoup de liberté. En outre, pour les FE comme pour les formateurs, la réflexivité n’est pas innée (Colognesi et al., 2019). Peu de formateurs y ont été formés (Leclerc, 2018), ce qui rend problématique la mise en place de dispositifs efficaces. La réflexivité des FE nécessiterait une formation préalable des formateurs. Partant de ces constats, l’étude a documenté les rapports à la réflexivité des formateurs (Q1). Plus précisément, en termes de stade de carrière (novices-expérimentés Q2) et d’expertise (didacticiens-psychopédagogues Q3). Notre recherche qualitative se base sur des entretiens semi-dirigés de huit formateurs. Les données retranscrites ont été codées (L’Écuyer, 1990). Tous pensent que la réflexivité est indispensable, nécessite bienveillance et permet de décrire une action pour la réguler. Bien que selon Fuller (1969), les novices soient préoccupés par leurs cours; les expérimentés, par les étudiants, notre analyse fait ressortir une précision des concepts chez les expérimentés et un discours homogène chez les novices. Aussi, les pédagogues semblent focalisés sur les dispositifs et les didacticiens sur la théorie.