Ma communication propose la définition d’un nouveau concept, la maltraitance didactique, et présentera quelques exemples pour l’illustrer et le discuter. En effet, l’enseignement des sciences vise le développement de l’esprit scientifique, caractérisé par la prise d’initiative, l’esprit critique et l’autonomie de l’apprenant. Il contribue également à la formation du futur citoyen responsable et épanoui. Or ces visées ne peuvent faire l’objet d’un cours spécifique, mais constituent le soubassement de la pratique enseignante quotidienne. Leur atteinte mobilise des compétences professionnelles relevant de l’épistémologie des sciences et des sciences de l’éducation et se déploie dans une pratique d’autorité adéquate. Parfois, bien que bienveillantes, certaines pratiques d’enseignement peuvent être incohérentes avec ces visées. Le style pédagogique de l’enseignant oscille entre le dialogué et le dicté et son attitude face aux réponses des apprenants s’inscrit sur un continuum allant du dénigrement à la dictature de la bonne réponse. L’apprenant se retrouve soumis au poids d’une autorité où l’adulte, garant du savoir scientifique et de sa transmission comme devoir professionnel, décide pour l’enfant, ou fait à sa place. Cette pratique entraine une maltraitance didactique des apprenants au nom de la science et de leur bien, alors qu’il est possible d’envisager des pistes pour une didactique bienfaisante.