Les élèves dits « allophones », qui n’ont ni le français ni l’anglais comme langue maternelle déclarée, qui fréquentent les classes ordinaires ne sont pas, a priori, en difficulté d’apprentissage. Les phénomènes propres aux processus normaux d’apprentissage d’une langue et d’intégration scolaire et sociale ne doivent pas être confondus avec des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation (DSCC, 2014, p.15). Il reste toutefois nécessaire que les pratiques enseignantes soient adaptées afin de tenir compte des besoins de ces élèves bi/plurilingues en émergence. Dans cette communication, nous exposerons des facteurs identifiés dans les écrits scientifiques comme permettant de soutenir le développement de la compréhension chez ces élèves, puis nous exposerons les modalités d’une intervention qui s’est inscrite dans le cadre d’un vaste projet de recherche (Armand, Gosselin-Lavoie, Turgeon et coll., 2021) réalisé dans 10 classes de maternelle cinq ans en milieu pluriethnique et plurilingue. Ce projet a été mené en collaboration avec des enseignantes et des conseillères pédagogiques de quatre centres de services scolaires de la région du Grand Montréal. Nous présenterons les retombées de cette intervention sur le développement de la compréhension des enfants bi/plurilingues en émergence, plus spécifiquement sur le développement des conduites discursives orales et le développement de leurs habiletés narratives.