La profession enseignante ne se porte pas bien. Cela n’est plus à démontrer. Absentéisme, dépression, décrochage sont autant de symptômes qui exemplifient ce malaise (Tardif, 2013). Et, à cela s’ajoute la pénurie d’enseignants qui augmente la pression non seulement sur le système scolaire mais aussi sur les praticiens eux-mêmes. Dans ce contexte, il est quelque peu incongru d’exiger des enseignants qu’ils soutiennent le plaisir d’apprendre, eux qui semblent avoir de moins en moins d’espace pour cultiver le plaisir d’enseigner (Lantheaume et Hélou, 2008). Néanmoins, nous savons que la majorité des enseignants réussissent encore à trouver des moments de bienêtre dans leur travail (Goyette, 2022). Cependant, ces occasions de bienêtre apparaissent de plus en plus comme des instants volés à la logique mortifère du travail (Maranda et Viviers, 2011). Quelle est justement la situation actuelle du travail enseignant ? Quel est le rapport possible au bienêtre de la profession enseignante ? Comment être compétent dans un contexte qui nuit à la compétence ? Autant de questions que cette présentation soulève et pour lesquelles des pistes de réponses seront proposées. Notre réflexion, essentiellement sociologique, se fera à partir d’une approche socio-historique du travail dans les écoles et de la profession enseignante.