Des études soulignent que les élèves issus de l’immigration sont les plus vulnérables à l’abandon et à l’échec scolaire (Bauer et Akkari, 2016; McAndrew et Bakhshaei, 2016). Selon le Bulletin statistique de l’éducation (MEESR, 2015), le taux de décrochage est particulièrement plus élevé chez les élèves immigrants nés à l’étranger (31% en 2011-2012). McAndrew et Bakhshaei (2016) indiquent que les élèves immigrants qui réussissent le moins bien viennent d’Amérique centrale et du Sud, des Antilles, de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud. Face à cette problématique, est-ce que les enseignants issus de l’immigration (EII) apportent-ils une plus-value à la réussite de ces élèves? Nous avons mené une recherche qualitative, au moyen d’entrevues semi-structurées avec 16 EII œuvrant dans les écoles au Québec. Selon les résultats, ces enseignants perçoivent des embûches à la réussite des élèves immigrants. Ils relèvent notamment une prise en compte insuffisante ou inadéquate de leurs antécédents scolaires, de leurs bagages culturels et de leurs besoins par les établissements scolaires, ainsi que la non-maitrise de la langue française. Les résultats montrent également que ces enseignants apportent une grande contribution à la motivation et à la réussite scolaire et éducative des élèves immigrants.