Appréhender la formation professionnelle des enseignantes à l’éducation préscolaire dans une visée de développement durable, en pensant aux enfants d’aujourd’hui de même qu’à ceux qui viendront, telle est l’essence de mon propos. Pour Edgar Morin (1999), la formation des enseignantes doit leur redonner une place encore plus grandiose que celle des médecins car elles ont pour mission de tirer le meilleur des êtres humains à l’état d’enfance pour qu’ils le gardent devenus adultes. Les pressions, programmatique et institutionnelle, de plus en plus orientées vers la primarisation de l’éducation préscolaire, sont reliées à la logique comptable et concurrentielle de l’éducation, où la performance et la mesure des taux de diplomation sont au cœur de la réalité. Pressées par le temps, les enseignantes ont du mal à conserver une image de soi cohérente avec leur identité professionnelle préscolaire. Ces réalités auxquelles sont confrontées les enseignantes mais aussi les enfants peuvent générer un phénomène de contre-bienfaisance. Quelles peuvent être donc les assises de la formation des enseignantes à l’éducation préscolaire et les compétences à développer, qui peuvent être des solutions non soumises aux exigences du marché, bienfaisantes à la fois pour les humains, adultes et enfants, et pour l’environnement, dont ils font partie?