L’activiste Gilles Laporte (2022) déclarait récemment qu’il fallait faciliter l’accès au métier d’enseignant pour les bacheliers en histoire. Sa logique reprise ailleurs (Prud’homme, 2020) sous-tend que les bacheliers en histoire détiennent les connaissances nécessaires pour enseigner, moyennant une formation plus ou moins minimale en éducation. Pénurie d’enseignants oblige, cette logique séduit à première vue, mais qu’en est-il vraiment pour cette cohorte de bacheliers en histoire que les chercheurs n’ont pas encore questionnés ? Comment les futurs enseignants issus du bac. en histoire se compare-t-il à ceux issus du bac. en enseignement de l’histoire ? Selon mon hypothèse informée par des travaux en psychologie sociale (Amiot, 2007), les bacheliers en histoire font face à des défis considérables, eux qui doivent intégrer les apprentissages faits en histoire à ceux faits en didactique dans un temps relativement court (environ 2 ans). De leur côté, les bacheliers en éducation pratiquent cette intégration durant quatre ans. Pour étayer cette hypothèse - la plus grande difficulté des bacheliers en histoire au niveau de l'intégration des apprentissages -, ma présentation détaillera les récits de formation d’une trentaine de futurs enseignants d’histoire issue du bac. en enseignement ou du bac. en histoire.