Avec la pandémie COVID-19, l’usage des technologies a été renforcé afin que les écoles puissent garantir leur fonction éducative. Ce contexte a vu un déploiement généralisé des « éducations à la citoyenneté numérique » avec l’ambition d’un rapport plus critique aux outils et environnements numériques (Tadlaoui-Brahmi et al., 2021). Toutefois, si cette notion de « citoyenneté » dans la sphère numérique est une avancée certaine, elle présente aussi le risque - tant ce vocabulaire est employé - de masquer des inégalités de genre (Garcia, 2021 ; Collet, 2019). À travers une enquête empirique, cette communication entend clarifier et documenter l’appropriation sociale des savoirs numériques des élèves à partir des cadres théoriques des épistémologies du standpoint (Fricker, 1998). Une recherche est menée auprès d’enseignant·e·s et d’élèves du primaire de Suisse romande. Vingt-quatre séances d’enseignement de citoyenneté numérique sont filmées dans quatre classes. Des observations cliniques et socio-cliniques – à savoir de l’étude de la répartition et de la nature des échanges entre enseignant·e·s et élèves - sont conduites (Mosconi et Loudet-Verdier, 1997). Les résultats permettront d’esquisser quelques jalons pour accompagner une citoyenneté numérique qui reconnaissent la vulnérabilité de chacun·e tout en respectant sa capacité à agir.