Au cours des dernières années, un vaste débat sur la liberté d’expression en éducation s’est ouvert à la suite de controverses publiques et d’événements dramatiques en France et au Québec, dont l’assassinat d’un enseignant de lycée, Samuel Paty, et la dénonciation médiatique de trois professeurs des universités McGill, Concordia et d’Ottawa qui ont utilisé le mot commençant par « N » en classe. De nombreux chercheurs et enseignants ont aussi fait l’objet de propos haineux, menaces, atteintes à la vie privée, par cyberintimidation ou lors de colloques scientifiques. Ils sont aussi la cible de ceux qui accusent le « wokisme », l’islamo gauchisme, la Cancel Culture, la Critical Race Theory, la Social Studies Warriors, de dominer dans les universités et de menacer la liberté d’expression sur les campus. Cette conférence reviens sur certaines controverses publiques récentes en lien avec les libertés académique et d’expression, afin de questionner à la fois les limites raisonnables des discours sociaux au regard du droit et de la jurisprudence canadienne (quand un discours est-il considéré comme haineux ?), le rôle des médias traditionnels et sociaux et les compétences et conduites éthiques des enseignants afin de ne pas porter atteinte à la dignité des apprenant·e·s et pour enseigner sur les médias et les polémiques publiques.