Bien que l’expérience soit identifiée comme une source majeure d’apprentissage professionnel (Hirmas Ready, 2014), l’élaboration de la signification de vécus ou le « travail de l’expérience » (Barbier et Thievenaz, 2013) représente une boîte noire pour la recherche et la formation des enseignants. Dans ce contexte, nous présentons une étude centrée sur les mécanismes déployés par les enseignants stagiaires lors qu’ils rencontrent une perturbation dans le cours de leurs enseignements. Par le biais de la théorie de l’enquête (Dewey, 1967) et la typologie des savoirs professionnels de Shulman (1987), nous interrogeons les processus de construction de l’agir des stagiaires, les savoirs mobilisés et les possibles d’action. Nous convoquons une approche qualitative qui intègre des entretiens d’autoconfrontation simple, afin d’analyser des extraits vidéo de séances d’enseignement de 10 futurs enseignants du primaire. Les résultats montrent trois groupes de perturbations : problèmes techniques dans l’usage du numérique, difficultés de compréhensions des élèves et activités peu adaptées à l’enseignement en format numérique. Les stagiaires mobilisent des savoirs divers qui alimentent des enquêtes permettant de : 1) surmonter les perturbations vers une maitrise des situations professionnelles et 2) donner lieu à l’élaboration d’un apprentissage majeur pour l’ajustement des interventions professionnelles (diagnostiquer).