Tout apprenant est confronté non à une mais à des langues, donc « des français » pour notre communauté linguistique : le français courant pour les échanges interpersonnels, informels, le français d’enseignement, véhicule des savoirs disciplinaires et culturels et le « français langue de scolarisation ». Cette dénomination, initialement réservée à la langue apprise par les élèves allophones, s’applique dorénavant à la communication formalisée, à visée cognitive et procédurale, spécifique à l’école, censée être intuitivement acquise, en réalité, objet d’un « curriculum caché ». Cette compétence linguistique que l’école exige mais n’enseigne pas permet de comprendre le sens des questions et des consignes de travail, d’interpréter les termes qui relient les informations, les démarches opératoires, les tâches, les actions à effectuer. La mission enseignante serait de clarifier aussi cet usage scolaire du langage dans un objectif général d’enseignement plus explicite pour faire reculer les inégalités. Une formation aux différents usages du langage et à leurs réalisations, lesquelles incluent analogies et interactions, s’avère nécessaire ; elle exige le développement d’une conscience linguistique et d’une didactique appropriée, pour davantage d’égalité en contexte scolaire hétérogène et multiculturel. Nous proposons un retour d’expérience didactique en formation pédagogique ambitionnant un enseignement plus « transparent ».