Les bancs de l’école sont traversés par une transposition de nouvelles mesures à caractère gestionnaire (Barroso, 2007), avec une progression de modes de gouvernance axés sur la responsabilisation et l’évaluation de résultats (Maroy & Pons, 2019). L’institutionnalisation de systèmes de gestion de la qualité, édictée dans les bases réglementaires (Loi sur la formation professionnelle), s’est entérinée dans les écoles secondaires de formation professionnelle en Suisse, avec un certificat recommandé au niveau cantonal. Dans des contextes d’incertitude et de complexité (Garant & Letor, 2014), ces systèmes de normalisation se déploient en tant que « contraintes souples » et reposent sur des principes de mobilisation. Agissant à l’interface des sphères managériales et professionnelles (Resenterra et al., 2013), différents acteurs essayent de trouver un équilibre dans un jeu de tensions implicites. Nous explorerons comment les acteurs intermédiaires s’emparent collectivement de ces dispositifs, les logiques de (re)négociation à l’œuvre (paradoxes ; arbitrages opérés ; logiques de médiation et compromis) et reconfigurations du travail émergentes (incidences sur leur marge de manœuvre et pouvoir discrétionnaire). La présente contribution présentera les résultats d’une recherche doctorale en cours. Elle s’appuie sur une série d’entretiens (chargés de mission, directions, délégués qualité, enseignants et auditeurs externes), des observations et un corpus documentaire.