La présence du numérique dans le quotidien et tout particulièrement dans la sphère éducative questionne depuis plusieurs années l’évolution des pratiques d’enseignement et d’apprentissage. Le récent épisode pandémique renouvelle ce questionnement interrogeant l’évolution de la forme universitaire à la fois sous l’angle des modalités de formation, des rôles des acteurs, de l’articulation entre les dimensions pédagogiques, numériques et spatiales des situations d’enseignement et d’apprentissage. Prenant appui sur des études récentes et une recherche longitudinale initiée en 2020, conduite selon une méthodologie mixte (près de 20 000 répondants) au sein d’une université québécoise, la présente communication abordera les facteurs à prendre en compte pour penser un nouvel alignement pédagogique fondé sur la reconnaissance de la diversité des besoins et des attentes des étudiantes dans une perspective inclusive et capacitante. En effet, la modalité présentielle, longtemps majoritaire dans l’enseignement supérieur, semble ne plus répondre à ces nouvelles attentes qui résultent, d’une part de l’évolution du rapport des étudiants à l’institution universitaire (appartenance, qualité de l’expérience d’apprentissage), d’autre part de l’évolution des caractéristiques des étudiants (accroissement des étudiants « non-traditionnels ») et enfin de la recherche d’approches pédagogiques qui relient davantage théorie et pratique dans une recherche de production de sens par les apprenants.