Les milieux éducatifs montréalais sont multiculturels et doivent considérer les populations vulnérables, comme les adultes allophones peu ou pas scolarisés (AAPPS). Ces personnes immigrantes rencontrent plusieurs défis d’intégration à la société, faute de compétence langagière suffisante (Centre des niveaux de compétence linguistique canadiens, 2017). Or, dans le contexte d’apprentissage formel du français, les AAPPS vivent des difficultés d’acculturation aux conventions scolaires, notamment celles qui ont trait aux évaluations formelles (Ardila et al., 2010). Cette contribution fait suite à un mémoire (Mahjoubi, 2022) et vise à éclairer le personnel enseignant sur le sens que donnent les AAPPS à leur expérience évaluative formelle en classe de francisation. Elle s’appuie sur l’analyse phénoménologique (Giorgi, 1997) de six entretiens individuels semi-dirigés menés en arabe auprès de participantes issues du Maghreb. Les résultats de l’analyse permettent de comprendre l’expérience évaluative des AAPPS comme un processus jalonné de difficultés de divers ordres, composé de trois phases : l’exploration, l’acculturation et la maturation. Ces résultats contribuent à éclairer les angles morts de l’expérience évaluative des AAPPS et présentent un appui important à la formation du personnel enseignant œuvrant auprès de cette population très peu étudiée.