Face à la pénurie en personnel enseignant, le système scolaire québécois compte sur la contribution d’enseignant.es formés à l’étranger (EFÉ). S’intégrant à l’École québécoise, les EFÉ découvrent un milieu professionnel valorisant des pratiques souvent différentes de celles qu’ils ont intériorisées dans leurs pays d’origine. Ils découvrent ces nouvelles « conventions professionnelles », soit des pratiques et compréhensions partagées rendant possible le travail collectif (Becker, 2010), au travers des interactions avec les autres partenaires de travail (Morrissette et Demazière, 2018), notamment les conseiller.ères pédagogiques (CP) qui les accompagnent pendant le stage probatoire. Cette contribution rend compte du travail de recherche d’un mémoire portant sur la socialisation qui s’opère lors de cet accompagnement ainsi que sur les conventions qui sous-tendent l’action collective dans l’École québécoise. Quatre EFÉ et quatre CP ont participé à des entretiens individuels témoignant, d’une part, des conventions les plus discutées lors des séances d’accompagnement (la gestion de classe démocratique, la pédagogie interactive, l’enseignement différencié et la collaboration avec les autres partenaires) et, d’autre part, de l'ajustement des conventions antérieures chez les EFÉ. Cette contribution pourra donc alimenter les réflexions sur les enjeux de l’intégration à la profession enseignante au Québec en s’intéressant également aux cas des EFÉ.